Editorial
![]() Livio
Lorenzon et Chelo Alonso dans |
Si notre époque
est friande d'images jusqu'à la saturation, une projection cinquante
ans en arrière nous plonge dans la situation inverse. Le principe du ciné-roman
consistait à raconter un film en l'illustrant par
près de 360 photos légendées par les bulles classiques
des bandes dessinées. Venue d'Italie, cette formule d'édition
(les fumettis) a donné lieu à
de nombreuses collections qui alimentaient périodiquement nos
kiosques à journaux de la fin des années 40 jusqu'aux
années 70. Cette formule ne pouvait survivre à l'édition
vidéo. Il n'est que justice de retrouver aujourd'hui les films
sous forme de cassettes vidéo ou de DVD dans ces mêmes
kiosques. Ce type d'édition avait l'avantage de visualiser un film en quelques pages et cela sans obliger le lecteur à ... lire. Le public visé était bien un public sous-éduqué. Sur le même principe et avec les mêmes buts, le roman-photo fleurissait. Là, il s'agissait de sujets entièrement réalisés au moyen de photographies posées pour la circonstance. Point de cinéma. Même si de nombreuses vedettes ont fait leurs premières armes dans le roman-photos. L'exemple de Sophia Loren est célèbre. A 99,99% les sujets sont du type-de-ce-qui-fait-pleurer-Margot. Au risque de paraître sectaire, je ne compte pas parler de roman- photo en dehors de ce paragraphe. Les photographies
composant les ciné-romans sont tirées de la pellicule
par la technique du photogramme. Pour le
puriste, elles reflètent bien mieux l'oeuvre originale que les
photographies de plateau. Le photographe
de plateau fait poser les acteurs dans les costumes et décors
du film, dans des attitudes reproduisant approximativement la scène
concernée; certaines fois la pose est sans rapport avec une quelconque
séquence, la photo ne cherchant qu'à permettre la publicité
autour de l'oeuvre. Pour la quasi-totalité des collections de ciné-romans, les imprimeurs étaient italiens. Les éditions italiennes et françaises étaient diffusées simultanément dans le pays respectif. Dans les pages qui suivent je ne souhaite évoquer que ce qui m'a accompagné jusqu'à aujourd'hui, à savoir les éditions françaises de ciné-romans. Sans prétendre à l'exhaustivité, j'ai recensé 69 collections. Je n'ai d'autre prétention que de les évoquer en dressant leur catalogue. L'époque cinématographique évoquée connaissait encore le cinéma de genre. On constatera dans mon parcours des ciné-romans que je glisse sur les genres qui me laissent de glace : les films de guerre d'abord, les films dits d'amour. Je ne m'attarderai que peu sur le western de série A. Inutile donc de dire que ma prédilection va vers le cinéma bis : fantastique, science fiction, cape et épée, péplum, six-guns-westerns... Choisissez votre revue sur le Présentoir du kiosque. De nombreux titres sont encore en construction. Revenez quelquefois ! Consultez ici les abréviations utilisées pour ces catalogues et l'avancement des mises à jour. Sous la rubrique Invendus je glisse quelques mots sur quelques éditions de luxe à vocation cinéphilique, sur quelques éditions américaines et sur les ancêtres du ciné-roman. Serge Ghera, septembre 2001
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